Ce qui m’a le plus frappé : le désir, la volonté de bien faire, l’implication à tous les niveaux
Ma compagne, en phase terminale d’une maladie d’Alzheimer précoce et particulièrement agressive dans son évolution fut admise à « Paul Delvaux ». J’ai pu donc l’accompagner et suivre 24 heures sur 24 les services de la résidence, les soins donnés par les soignants, la mentalité de la direction et de l’encadrement, la communication verticale et horizontale, l’esprit de collaboration, la réactivité lors des appels, l’engagement du personnel de jour et de nuit et leur compétence.
Je suis psychologue de formation avec par ailleurs de bonnes connaissances médicales et de RH. Rien n’est parfait dans ce monde mais ayant des points de comparaison je ne peux qu’avoir un avis favorable sur tous les points énumérés plus haut.
Après avoir pris contact deux fois par rencontre avec la direction il y a un an et il y a 6 mois, je n’ai subi aucune relance commerciale et j’ai été accueilli toujours aussi aimablement lors de ma troisième visite. Le cadre est agréable, impeccablement propre, sans odeur, lumineux et confortable.
La culture de la maison est que le résident s’y sente bien, indépendant. Respect, pas de familiarité, gentillesse. Le personnel a une certaine autonomie qui fait partie de sa motivation. Les week-end sont moins disciplinés que la semaine, il me semble.
Ce qui m’a le plus frappé c’est le désir, la volonté de bien faire, l’implication à tous les niveaux ,malgré un manque d’effectif, pourtant au-dessus du strict requis. Toutes les MRS ou MR sont sousstaffées en rapport aux besoins. La nuit du décès de ma compagne une collaboration entre l’infirmière de nuit, le médecin traitant et le service externe des soins palliatifs fut exemplaire.
L’infirmière, malgré ses autres tâches, fut exceptionnelle de compétence, d’empathie, de créativité et permit , après avoir administré ce qui était possible en dialogue avec le médecin, la délivrance de ma compagne en la mettant en position fœtale sur son côté après m’avoir concerté. Ma compagne fut enfin délivrée en 30 secondes.
Ensuite, alors que la toilette et l’habillement mortuaire est normalement assuré par le service des Pompes Funèbres, elle alla chercher une collègue et de leur seule initiative firent le cadeau de ce service à 3 heures du matin et bien sûr je les ai un peu aidées. J’ai été fasciné par ces gestes professionnels tellement rapides et doux à la fois, comme un rituel respectueux et humble.
Je n’oublierai jamais Mireille et Marie qui prenaient soin de la mort après avoir pris soin de la vie.
Je remercie aussi tous les autres soignants, personnel de service et d’entretien que j’ai connus et aimés.
Jean-Michel Gantelme