Les bienfaits de la zoothérapie pour les personnes âgées

La zoothérapie est une thérapie non-médicamenteuse qui se base sur le lien entre l'humain et l'animal. Quels sont ses bienfaits chez les personnes âgées ?

Nous avons discuté avec Diane Krier, directrice de la résidence "Les Jardins de Longchamp", et Isabelle Dewasme, directrice de la résidence "Terrasses des Hauts Prés", sur le sujet de la zoothérapie et de ses bienfaits pour les personnes âgées. Découvrez leur témoignage tout au long de cet article.

La zoothérapie, qu'est-ce que c'est ?

Selon Wikipédia, la zoothérapie "désigne un ensemble de méthodes thérapeutiques non conventionnelles qui utilisent la proximité d'un animal domestique ou de compagnie, auprès d'un humain souffrant de troubles mentaux, physiques ou sociaux pour réduire le stress ou les conséquences d'un traitement médical ou des problèmes post-opératoires."

La zoothérapie peut être pratiquée avec les enfants, les personnes handicapées, celles qui peuvent présenter des tableaux épileptiques, les personnes autistes … Il y a plein de choses qui se font.

Humain et animal : un lien indéfectible

Chiens, chats ou autres animaux de compagnie occupent une place particulière dans le cœur des humains. Le lien qui se crée est aussi fort qu'un lien d'amitié, aussi fort qu'un lien d'amour. Voilà pourquoi certains animaux deviennent littéralement des compagnons de vie. 

Ce lien indéfectible est autant une source de bonheur et de bien être qu'une source de chagrin, quand la séparation est inéluctable. Cette séparation peut s'apparenter à un véritable deuil pour certaines personnes, et gravement leur miner le moral.

Pour certaines personnes, les animaux de compagnie sont des compagnons de vie, des moteurs. [Pour une résidente] L’hôpital a décrété qu’elle n’était plus apte à s’en occuper. Cette personne se retrouve ici sans son chat, et sa qualité de vie est détériorée à cause de ça. Plus rien ne va, à cause de ça

Le lien est d'ailleurs si fort entre les humains et les animaux que nous ne sommes même pas obligés de connaître ces animaux pour vouloir les approcher, les caresser, prendre un peu de leur temps. Pour beaucoup, ce contact est un réflexe qui procure du bien-être, de la légèreté.

Je pense à une dame qui vient très souvent avec son chien, qui est un énorme golden retriever. Quand elle vient avec ce chien adorable, les résidents demandent à le caresser et à le toucher : il y a un vraiment besoin de leur part de toucher les animaux.

Les bienfaits de la zoothérapie pour les personnes âgées

Le choix de faire venir un animal en maison de repos peut parfois porter débat, par crainte pour les résidents. Mais ce débat est vite réglé :

Au départ, on avait un petit peu peur que la bête soit effrayée ou que le résident ne veuille pas voir l’animal rentrer. En fait, les résidents acceptent très facilement et leur esprit est détourné des soins.

Les bienfaits physiques

Les bienfaits physiques de la zoothérapie viennent souvent de cette habitude, de ce réflexe d'aller vers l'animal. Ce stimulus est parfois bien plus fort que les interactions humaines :

Une personne qui est prostrée, dans une bulle, qui ne bouge pas … En voyant la bête, un réflexe ancien revient pour caresser l’animal.

La présence réconfortante de l'animal permet aussi de détourner l'attention, pour prodiguer des soins dans les meilleures conditions :

Piquer une personne quand elle s’occupe du chien, c’est très facile. Elle ne se rend même pas compte de ce que l’infirmière a fait.

Les bienfaits cognitifs

Les bienfaits de la zoothérapie peuvent aussi être observés au niveau cognitifs. Certaines personnes désorientées, avec des troubles du comportement, peuvent voir les symptômes de leur maladie diminuer ou disparaître le temps de l'interaction avec l'animal.

Ma team leader care avait amené son chien, très soso. On a eu une personne désorientée, avec des troubles du comportement, mais qui avait eu un chien. Ma team leader a ramené plusieurs fois le chien : cette résidence, quand elle voyait le chien, elle n’avait plus aucun symptômes. Elle était canalisée sur le chien, elle devait le garder, le câliner …

Les bienfaits sociaux

Véritables compagnons, les animaux n'ont pas d'égard pour l'état de la personne âgée, son poids, son origine ou ses soucis. Cette interaction neutre de jugement est une véritable cure de jouvence :

L’animal ne se soucie pas de savoir comment est la personne. On travaille sur l’image vraiment positive et constructive de cette relation.

Les animaux et nos maisons de repos 

La zoothérapie aux Jardins de Longchamp

C'est une véritable petite famille qui travaille aux Jardins de Longchamp. Toujours en recherche des meilleures pratiques en thérapies non-médicamenteuses, la question de l'animal résident s'est rapidement posée ... et une solution a vite été trouvée !

On se demandait si on ne voulait pas adopter un chien pour la résidence. Mais un membre du personnel doit en être le maître et s’en charger pendant les vacances. Personne ne voulait prendre un charge un animal mais on s’est dit « certains en ont ! ». Pourquoi ne pas, de temps en temps, les amener ? Et ça marche très bien. Et ça a même donné envie à d’autres membres du personnel, qui ont des gens, de se dire « Je viendrai bien avec mon chien ».

La zoothérapie aux Terrasses des Hauts Prés

Aux Terrasses des Hauts Prés, le bien-être et l'innovation sont au centre de toutes les actions menées avec les résidents. Concernant la zoothérapie, ils font appel à Activdog, une ASBL basée à Genval. Cette association est spécialisée dans les "Activités Assistées par l'Animal".

Ils passent de résidents en résidents. Ceux qui veulent toucher les chiens ou les prendre sur les genoux, les chiens sont dressés et très gentils. Ils mettent les résidents en cercle, font faire des séries d’exercices d’agilité aux chiens. Les gens peuvent regarder et voir ce que les chiens font. La particularité : ils vont dans tous les services, vers les résidents.

Les bienfaits de la zoothérapie sont nombreux pour les personnes âgées. En parlant de bienfaits, connaissez-vous ceux de la musicothérapie ? Découvrez notre article en collaboration avec M. Cirelli, directeur de Jean de Nivelles.