Maria Op de Beeck (°1937)
Maria naît sous le nom “Maria Theresia Op De Beeck”, dans la commune d’Edegem, où elle vit la plus grande partie de sa vie. Avec sa sœur et ses quatre frères, elle voit ses parents célébrer leur 65e anniversaire de mariage. Son père est comptable et président du CVP de l'époque (aujourd'hui CD&V), Maria le qualifie d'ailleurs d’ "exemple pour tous, en raison de sa serviabilité et de sa foi en Dieu et en son prochain".
Pourtant, elle apprend surtout de sa mère, qui est une femme au foyer. "Ma mère et ma grand-mère étaient très douées pour la couture. Je me souviens que ma grand-mère m'a mise devant sa machine à coudre - une vraie Singer - alors que j'avais à peine 8 ans. J'apprenais déjà à coudre des vêtements de poupée à l'époque."
Maria choisit tout naturellement d'étudier la coupe et la couture à l'Institut Sint-Agnes d'Anvers, même si elle est en fait trop jeune pour cela : "Le cours durait deux ans, mais à cause de mon âge, il m'a fallu trois ans. J'ai aussi suivi le cours d'économie domestique. Là, nous avons appris à cuisiner, à repasser, à peindre... J'ai même appris à jouer du piano avec une sœur."
Après ses études, Maria donne des cours particuliers de couture à des voisins et à des connaissances. "Mais quand je me suis mariée, j’ai lentement arrêté ces cours et je me suis consacrée à ma vie de famille", admet-elle.
85 ans de sagesse
Quel événement ou période historique vous a le plus marqué ?
Lorsque Maria est à l'école primaire, la guerre fait encore rage : "Le 5 avril 1943, Mortsel est bombardée. À cette époque, je m'entraînais pour ma première communion avec ma classe à l'église Saint-Antoine. Le professeur nous a ensuite mis au confessionnal pour nous protéger des éclats de verre."
"Deux ans plus tard, ma sœur est née. Mon père est venu me réveiller le matin en disant "ils avaient apporté quelque chose pour moi". Rapidement, je suis allée regarder dans la chambre de mes parents et j'ai vu ma sœur allongée dans le lit. "Qu'est-ce que je peux faire avec ça ?", ai-je dit, pensant que je recevais une poupée."
Quelles similitudes et différences remarquez-vous entre avant et aujourd'hui ?
"Ce qui me frappe quand je regarde l'actualité d'aujourd'hui, c'est le sentiment d'exaspération et de tristesse. Il y a tellement de négativité dans le monde, comme les meurtres et les catastrophes naturelles... Je trouve que plus le monde devient impie, plus il devient négatif. Je veux dire par là qu'autrefois, l'accent était mis sur la prière et la religion. On entendait souvent parler de quelqu'un qui devenait prêtre ou allait au monastère. Mon frère aîné est également prêtre. Il était missionnaire et est enterré en RDC."
Quel bon conseil donneriez-vous aux jeunes d'aujourd'hui ?
"Soyez satisfaits de ce que vous avez. Soyez reconnaissant. Et écoutez bien vos parents."