Dolly Verscuren (°1925)
Josepha “Dolly” Theophilia Verscuren naît en 1925 à Heist-op-den-Berg, même si elle vivra la majeure partie de sa vie à Louvain, où elle fondera une belle famille. Aujourd'hui, elle est entourée de deux enfants, cinq petits-enfants et déjà sept arrière-petits-enfants.
“Lorsque mon mari et moi avons célébré notre 65ième anniversaire de mariage en 2012, les enfants m’ont demandé quel cadeau je voulais”, raconte Dolly, “J’ai immédiatement pensé à ma meilleure amie d’enfance. Comme nous vivions l’un à côté de l’autre, nous étions en fait des amies de naissance. Quand la Seconde Guerre Mondiale a commencé, tout le monde a dû fuir. Malheureusement, elle est morte dans un bombardement, ce qui m’a anéantie. Je voulais vraiment lui rendre visite au cimetière de Roulers, mais je n’en ai jamais eu l’occasion. Grâce à mes enfants, j’ai pu le faire après 72 ans. Ce jour-là a beaucoup compté pour moi.”
Dolly a toujours eu une vie active : “J’ai étudié la sténographie - c’était très populaire à l’époque - et les sciences humaines, qui sont l’équivalent de la psychologie. En 1947, j’ai commencé à travailler à la compagnie d’assurance mutuelle. Après ça, je me suis occupée de mes enfants jusqu’à ce qu’ils soient prêts à rester seuls à la maison. Ils étaient toujours si heureux que leur mère soit à la maison quand ils rentraient de l’école. J’ai repris ensuite un emploi comme comptable, pendant encore 20 ans.”
À 54 ans, Dolly prend sa retraite, mais elle reste très active : “Je me suis engagée dans des associations s’occupant des personnes âgées et j'ai été guide touristique."
99 ans de sagesse
Quel événement ou période historique vous a le plus marqué ?
"Je me souviens de la période de Saint-Nicolas en 1933. J'avais sept ans à l'époque et j'aimais beaucoup jouer à la dînette. J'étais si heureuse quand j'ai reçu des tasses en porcelaine rose, très jolies, comme cadeaux.
Quand mon père rentrait à la maison, il avait pour habitude de boire un petit verre, y compris cette veille de Saint-Nicolas. Il a accidentellement cassé une de mes plus belles tasses en porcelaine.
Cet événement est resté gravé dans l’histoire familiale : mon père a été tellement désolé qu'il a promis de ne plus jamais boire. Il n'a jamais rompu cette promesse. Ce n'était en fait qu'un petit événement, mais il a beaucoup compté pour ma famille."
Quelles similitudes et différences remarquez-vous entre avant et aujourd'hui ?
"Pendant mon enfance, je jouais beaucoup avec les enfants du quartier, dont certains que je peux encore nommer. À l'époque, il était aussi plus facile de jouer. Les petites choses, comme jouer avec des bouts de bois, nous rendaient heureux.
À l'époque, la radio ressemblait à une boîte. Je me souviens avoir écouté les funérailles du roi Albert Ier chez un voisin. J'entends encore le piétinement des chevaux. Formidable !
Il a fallu attendre que nos enfants soient adolescents pour que nous achetions une télévision. La modernisation s’est rapidement accélérée, depuis. Aujourd'hui, tout est beaucoup plus facile, mais je pense que l'évolution de la technologie est allée trop loin (par exemple, l'utilisation de robots). Le monde est de moins en moins humain."
Quels conseils donneriez-vous aux jeunes d'aujourd'hui ?
"Appréciez les petits bonheurs de votre vie. Ils sont les plus importants. Contentez-vous de ce que vous avez : évitez de penser que vous devriez absolument avoir les mêmes choses que les autres."